Electric Fields

Comment écrire sur la forme épisodique ? La beauté d’Electric Fields réside dans ses lacunes et son cosmos d’histoires fragmentaires, qui flottent dans l’espace et le temps. Je n’ai pas envie de chercher à remplir les vides avec des mots, je n’ai pas envie d’interpréter ces histoires. Je préfère prendre une couverture, un thé chaud, et arpenter ces petits mondes et leur décalage subtil avec le nôtre. J’aime repenser à ces histoires comme on se rappelle un rêve intéressant, un rêve qu’on a aimé explorer. Les détails de ces parenthèses deviennent des repères, comme ce personnage qui ne savait pas quelles chaussettes choisir, cet oiseau qui s’est envolé d’un bureau ou cette ampoule qui ne voulait pas s’éteindre. Si la mélancholie plane sur ce film, j’ai trouvé un certain réconfort dans cette amertume. Comme si le surréalisme de ces petits mondes me permettait de me sentir chez moi, à ma place, et de ressentir ma tristesse sans la juger.

Lisa Gertsch | CH 2024 | 80’ | Solothurner Filmtage 2024 | Winner at the Saarbrücken Filmfestival Max Ophüls Preis 2024
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