Histoires et enjeux du cinéma exposé | Dominique Païni
Histoires et enjeux du cinéma exposé
Le cinéma est la projection d’images en mouvement sur un écran, mais l’espace de projection ne coïncide pas nécessairement avec la salle obscure. Depuis les débuts du cinéma, l’espace de projection coïncide plutôt avec l’espace d’exposition.
Avec Dominique Païni, pionnier et partisan des « expositions de cinéma », nous allons approfondir la relation entre cinéma et exposition, à travers l’histoire du cinéma, en passant par les révolutions technologiques qui ont multiplié les supports des images en mouvement en modifiant ainsi la relation que nous avons avec l’« objet » film, jusqu’à la question du rôle et des tâches du commissaire d’exposition (de cinéma).
Les expositions de cinéma ne se substituent pas à la salle de cinéma, la salle obscure, qui demeure pour Païni le lieu idéal pour voir des films, mais constituent un parcours alternatif, à vocation didactique, critique, voire poétique, où les spectateurs, ou mieux, les visiteurs peuvent expérimenter les bienfaits de la distraction, de la fragmentation, et d’un montage libre des images en mouvement.
Interview audio avec Dominique Païni
Deux sens de cinéma exposé : par rapport aux cinéastes qui exposent — à distinguer des vidéastes — : ils font un travail artistique ; par rapport aux commissaires d’exposition qui exposent des fragments : ils font un travail muséographique et critique.
Question de la manipulation ; les commissaires font un travail didactique.
Le commissaire n’est pas un artiste, il a une fonction de médiation et de critique.
Le commissaire est auteur surtout dans son activité de montage.
Exemple de l’exposition sur Antonioni pour expliciter la spécificité du travail d’exposition.
Dimension poétique d’une exposition.
Le visiteur de l’exposition fait du montage.
Importance de la distraction dans l’expérience de l’exposition et, différemment, dans la salle de cinéma.
Fonction des chocs dans l’expérience de l’exposition.
Défense de la salle de cinéma pour voir les films.
Le cinéma implique la soumission, la captivité.
Il ne faut pas confondre cinéma et exposition de cinéma.
L’art cinématographique est non incarné…
Filmexplorer remercie la HEAD de Genève, Département de Cinéma, pour la collaboration à la réalisation de l'interview avec Dominique Païni
Dominique Païni, ancien programmateur de salle de cinéma à Paris, critique de cinéma et théoricien de la conservation des films. En tant que directeur de la Cinémathèque française pendant toutes les années 90, puis directeur du Développement du Centre Georges-Pompidou à Paris jusqu’au 2005, il a largement influencé la conception et la pratique des « expositions de cinéma », dont il fut aussi le pionnier. Actif comme commissaire d’exposition et dans l’enseignement, c’est également un auteur prolifique de textes théoriques. Parmi ses publications, mentionnons Le temps exposé. Le cinéma, de la salle au musée (2002), Le cinéma, un art plastique (2013), et la série d’essais thématiques dont il est auteur et éditeur auprès des éditions Yellow Now, entre autres sur l’ombre, les nuages, la ruine, la pluie, la neige dans le cinéma, et son dernier L’attrait des miroirs (2017).