I Saw the TV Glow

C’est devant un écran cathodique, au rythme de The Pink Opaque, une série télévisée pour ados, diffusée chaque samedi au dernier créneau du programme, que naît l’improbable amitié entre Owen et Maddy. Avec un questionnement d’identité de genre comme récit en creux, I Saw the TV Glow offre un coming of age aux saveurs de bubble gum. S’ouvrant sur un univers rose fluo, la bulle éclate bien vite et le goût s’en va lorsque Maddy disparaît, laissant place à une deuxième partie de film bien plus sombre. Des années plus tard, alors que les souvenirs du temps passé ensemble à regarder The Pink Opaque semblent se confondre à sa réalité, ce n’est plus que la mélancolie d’une époque révolue qui hante Owen. Comment ne pas tomber amoureux·se de ce troisième long-métrage de Jane Schoenbrun ? S’il est difficile de ne pas y voir quelques éléments balbutiants – surtout dans les envolées lyriques de la seconde moitié – on dit volontiers que ça ne fait que renforcer l’esthétique de teenmovie au « too much » finalement plutôt dosé. I Saw the TV Glow réussit dans tous les cas à toucher des sentiments adolescents au fond de nous, que l’on a peut-être oublié, mais que l’on n’a pas fini d’adorer.
Jane Schoenbrun | US 2024 | 100’ | NIFFF Neuchâtel 2024
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Text: Alexandre Ducommun