As Estações
As Estações est le deuxième film de Maureen Fazendeiro sorti cette année après le splendide moyen métrage Les habitants – un essai sur la distance, entre récit et image, entre personnes et paysages. Avec ce long métrage, elle se confirme en tant qu’exploratrice de territoires, cette fois-ci en réduisant les distances, notamment celles historiques entre la civilisation des dolmens, leur redécouverte dans le vingtième siècle, la révolution politique et sociale des années 1970 et le présent de l’Alentejo, région encore largement agricole. De ce territoire aux vastes espaces homogènes, où l’exploitation intensive des lièges permet au paysage de respirer, Fazendeiro sait dévoiler la densité culturelle, tout en ne s’attardant pas sur des explications. Le film montre plutôt qu’il explique, dans un parcours panoramique, entre précieux documents d’archives et sensuelles images en 16mm, où les chants de la tradition populaire fonctionnent en tant que traits d’union. La transmission orale, la liaison entre présent et préhistoire, la relation étroite entre personnes et animaux et celles avec les arbres et la pierre, sont les éléments qui tiennent ensemble un film qui, autrement, pourrait apparaître plutôt comme une composition hétérogène d’esquisses visuelles. Ce sont les éléments qui rendent l’unicité d’un territoire archaïque et accueillant, et qui marquent la spécificité d’un film aux multiples récits, dont le véritable sens est dans sa capacité à exprimer la relation organique entre personnes et environnement.
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As Estações – The Seasons | Maureen Fazendeiro | PT-FR-ES-AT 2025 | 82’ | Locarno Film Festival 2025
Text: Giuseppe Di Salvatore
